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construction centre de maintenance Bangui

Un centre de maintenance aux couleurs d'Aviation Sans Frontières

10/06/2021

Nous transformons un hangar de l’aéroport de Bangui, en République Centrafricaine, en centre de maintenance aéronautique agréé aux normes internationales. 

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Cui Cui Caravan

Il a certes fallu des années de travail acharné pour structurer le projet, le chiffrer, trouver l’emplacement et les locaux idéals, décrocher les autorisations et les habilitations nécessaires,  mais nous y sommes presque !  Un appel vient d’être lancé auprès de nos donateurs et soutiens pour financer cette opération. Grâce à ce hangar, nous pourrons effectuer la maintenance de l’ensemble de notre flotte au même endroit et optimiser ainsi les dépenses liées à nos missions : il s’agit d’un élément clé dans notre développement car il nous permettra de déployer plus de ressources pour nos de missions en Afrique. 

Jean-Claude Cuisine-Etienne (dans la photo à droite) , responsable des Missions Avions, et grand architecte de cette entreprise, témoigne :

Comment est né ce projet ?  

Le projet est né il y a 5 ans. À l’époque, l’une de nos bases était située au nord-est de la République démocratique du Congo, à Kisangani. Notre atelier de maintenance était à Kinshasa, ce qui entrainait une forte perte de temps et un investissement financier non négligeable.  
Plus tard, quand nos avions ont été transférés à Bunia et à Bangui nous avons décidé d’une première optimisation de notre logistique en quittant les locaux de maintenance  de Kinshasa pour une base d’entretien à Entebbe.  Mais opérer des avions, même légers, reste onéreux : il fallait aller plus loin. C’est de là que l’idée de monter notre propre centre de maintenance aux normes internationales est née.  

Quels obstacles as-tu rencontrés ? Y a-t-il eu un moment où tu as pensé que ce projet ne verrait pas le jour ?  

En 16 ans d’engagement chez Aviation Sans Frontières, c’est la première fois que j’ai été sur un projet d’une telle ampleur. J’avais déjà participé à la rénovation d’un hangar à Kinshasa, mais celui-ci n’avait rien à voir avec notre centre actuel. Chaque projet, quel qu’il soit, demande du temps et de la réflexion. Il ne sert rien de foncer tête baissée. Il m’est arrivé de douter de la finalisation du projet car, même si nous avions de formidables appuis, ils ne sont pas suffisants. Il nous restait à trouver l’emplacement et les locaux idéals, à chiffrer le projet, à décrocher les habilitations, etc.  Aujourd’hui encore, je suis surpris de l’énergie et de l’enthousiasme qui a entouré ce projet. La ténacité et la persévérance ont finalement eu raison des obstacles rencontrés.  Le plus dur a été de trouver le lieu pour notre futur centre et les bons interlocuteurs. Finalement c’est dans la zone de l’aéroclub, à  400 mètres de l’aérogare de l’aéroport que nous avons trouvé ce hangar abandonné. Il était parfait, assez grand pour remplir nos conditions et répondre à nos objectifs.  La construction d’un bureau est également prévue pour préparer et assurer  le suivi de nos opérations : nous pourrons ainsi accueillir près de 8 personnes, les pilotes, les mécaniciens et notre base manager, Marthe Stella Dessande. 

Qu'entends-tu par internationalement reconnu  ?                                                                                       

Notre atelier sera agrée PART 145,  un protocole international qui prescrit les exigences des ateliers d'entretien des aéronefs et éléments d'aéronefs destinés à être remis en service en transport aérien public.  En Afrique, seuls 5 centres de maintenance bénéficient de cet agrément.  C’est un point essentiel. Comme nous, un grand nombre d’organismes de transport qui opèrent sous agrément des Nations Unies (Part 145) et/ou de l’Union européenne (normes EASA)  n’ont d’autres choix que d’effectuer leur maintenance dans un centre qui se trouve souvent très éloigné de leurs opérations. 

Dès le départ, nous avons pensé ce projet en vue de partager nos compétences, et d’accueillir et faciliter la maintenance des avions de ces organisations. Notre centre pourra donc recevoir 3 modèles d’avion, très utilisés sur les terrains africains : le Caravan, le Let 410 et le Beechcraft 1 900. Nous espérons ainsi faciliter les opérations de logistique humanitaires dans la région. 

De plus, nous savons que des mécaniciens centrafricains effectuent une partie de leur formation théorique en France, à  l’Institut Amaury de la Grange de Merville (IAAG). Cependant, pour disposer d’une licence européenne, ces derniers doivent impérativement travailler 3 ans dans un centre habilité. À terme, nous souhaiterons mettre à disposition notre atelier de Bangui, et nos compétences, pour superviser leurs formations pratiques. Ce projet, qui pour l’instant est au stade embryonnaire, a été très bien accueilli par les autorités centrafricaines.     

En sommes, ce hangar se veut un lieu d’expertise technique, certes, mais également de partage de compétences,  sous les couleurs, bien sûr, d’Aviation Sans Frontières.

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photo hangar bangui avancement des travaux

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