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André, mécanicien bénévole à Aviation Sans Frontières

Tribute to the Mechanics

29/01/2014

Portrait of André COUPAYE one of the twelve mechanics of Aviation Sans Frontières

EN - Portrait d'André, l'un des douze mécaniciens d'Aviation Sans Frontières.

Après une carrière dans l'aéronautique, André, heureux grand-père comblé par ses huit petits-enfants, a du mal à lâcher ses outils à l'heure de la retraite. Il décide alors de mettre ses compétences au service de la maintenance des avions d'Aviation Sans Frontières. 

Dès que l’association a besoin de lui (soit environ toutes les 5 semaines, au grand dam de son épouse très conciliante), André, titulaire d’une licence Part 66, saute dans un avion direction Kinshasa. Dans ses valises, il retient le strict minimum d’effets personnels nécessaires aux 2 à 6 jours de mission pour embarquer les quelques 40 kg d’outillage et de pièces qu’il emporte avec lui. Sur place, il assure les entretiens réguliers imposés par les règlements internationaux pour que l’appareil puisse avoir le droit de continuer à voler et se tient également prêt à devoir réagir dans l’urgence… Le tout, sous une température qui dépasse le plus souvent les 30 degrés.

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André COUPAYE

EN - Depuis l’obtention du CTA (certificat de transporteur aérien), les avions doivent se conformer aux normes exigées par l’EASA (Agence Européenne de la Sécurité Aérienne) et être révisés toutes les 100 heures de vol dans un atelier agréé Part 145, gage d'un entretien certifié. Celui d’Aviation Sans Frontières - le seul agréé de toute la République démocratique du Congo ! - est basé à Kinshasa, à l’aéroport de N’dolo. Aucun avion ne redécollera sans APRS (Approbation Pour Remise en Service) signée par un mécanicien habilité par le Part 145 tel qu’André.

Il faut aussi réaliser les opérations d’entretien réglementaires et les réparations ou remplacements liés à l’usure des appareils : 3 600 heures pour un moteur, 4 000 heures ou 5 ans pour une hélice. Au delà, ceux-ci doivent être changés. La check-list est impressionnante et s’il n’est pas question de faire l’impasse sur une vérification ou un changement obligatoire de pièce, il n’est pas non plus question de s’éterniser : l’avion doit redécoller le plus vite possible pour assurer ses missions. Sans compter qu’un avion immobilisé au sol coûte presque plus cher qu’un avion en vol. Et les journées peuvent être très longues : comme le travail se fait à la lumière du jour, les mécanos attaquent à 6 heures du matin et terminent souvent à la lueur de la lampe de poche.

Quant aux imprévus à gérer (pannes de batterie, de démarreur, des commandes de vol, etc.), notre mécanicien doit parfois improviser pour les régler. Mais si ceux-ci sont devenus une ‘routine’ pour André, les rencontres faites lors de ces urgences lui laissent des souvenirs impérissables. Récemment, après avoir réparé l’avion bloqué sur la piste de brousse de Budundu, André prend le temps de discuter avec la multitude d’enfants en liesse agglutinés autour de l’avion. L’un d’eux vend des fruits de la passion : 3kg pour 2 000 francs CFA (1,5 euro). La tradition oblige de négocier et André parvient à baisser le prix de moitié. Pourtant, il lui glisse le nombre de billets initialement demandé. Les yeux et le sourire de cet enfant resteront à jamais dans le cœur d’André.
 

Tentés par l'aventure?

Vous êtes mécanicien avion à la retraite ou encore en activité ? Vous êtes titulaire d’une licence Part 66 valide et avez des compétences sur Cessna Grand Caravan ? Si en plus, vous êtes prêt à effectuer des missions de quelques jours en Afrique, que vous disposez de billets à tarifs réduits sans réservations dont bénéficient les personnels de compagnies aériennes et leurs conjoints, avez un passeport en cours de validité et que vous êtes vacciné contre la fièvre jaune, vous êtes l’homme ou la femme de la situation. Pourquoi ne pas rejoindre l’équipe des mécanos d’Aviation Sans Frontières ?