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JEAN-PIERRE, VOLUNTEER WITH A BIG HEART!
27/01/2020
Comment es-tu arrivé dans ce milieu aérien et quel est ton parcours professionnel avant Aviation Sans Frontières ?
Je suis entré dans une petite société de vente par correspondance de matériel de bureau à 18 ans et … j’en suis ressorti à la retraite !
Comment as-tu connu Aviation Sans Frontières ? À quel moment as-tu rejoint l’association ?
Un peu par hasard. J’avais une collègue de travail qui connaissait bien Claude Giraud, le responsable de la Messagerie Médicale.
Arrivée à la retraite, cette collègue m’a dit : mais toi qui adore voyager, tu devrais contacter Claude Giraud. Ce que j’ai fait immédiatement en mai 2007. Et, depuis 13 années, j’ai effectué 263 mises à bord de matériel médical, compléments nutritionnels, médicaments … (Cela représente quand même, pour ma part, 3207 colis pour un poids plus de 22 tonnes).
Puis, les bureaux étant proches les uns des autres, j’ai frappé à chacun d’entre eux pour proposer mes services. J’ai eu le plaisir de faire des accompagnements de groupes de Réfugiés du Népal et d’Ouganda vers les États-Unis.
J’ai également effectué des accompagnements d’enfants en urgence de soins. Ces enfants venaient en particulier d’Afrique.
Ma mission au sein de la Messagerie Médicale consiste à récupérer au magasin d’Aviation Sans Frontières les colis de matériel médical et de médicaments et de les transférer à l’aéroport d’Orly afin de les enregistrer sur le vol correspondant. Cela demande environ 6 heures, c’est-à-dire :
- Se rendre au siège d’Aviation Sans Frontières à Orly et récupérer les colis d’aide au magasin
- Partir à l’aéroport pour charger les colis à bord et demander l’accord au commandant de bord du vol
enregistrer les colis
- Une fois les colis enregistrés, confirmer à notre correspondant sur place que l’aide est bien à bord et qu’il pourra les récupérer à l’heure prévue afin de les distribuer aux destinataires.
Pour ma part, d’Orly, j’effectue les mises à bord pour les vols à destination de Mayotte et Madagascar via La Réunion, Haïti via Pointe-à-Pitre, parfois Cayenne.
Oui, bien sûr, surtout lors des accompagnements de réfugiés ou d’enfants malades.
Les Accompagnements de Réfugiés : j’ai eu l’occasion d’accompagner des familles en provenance du Népal ou d’Ouganda vers les États-Unis. À chaque voyage, j’étais surpris de voir combien ils étaient volontaires pour quitter leur pays et trouver une façon de mieux vivre. Les plus jeunes étaient ravis de trouver une nouvelle vie, de pouvoir étudier et enfin trouver du travail pour manger tous les jours. Pour les plus anciens, cela me faisait de la peine de les voir quitter leur pays avec une toute petite valise contenant tous les souvenirs de leur vie.
Sans compter que, quand on a vécu toute sa vie en Afrique ou ailleurs, se retrouver en quelques heures en plein New-York, ce n’est pas évident !!!
Les Accompagnements d’Enfants Malades : c’est toujours excessivement difficile de prendre à ses parents un enfant, surtout malade, qu’il soit adolescent ou bébé. Ils « donnent » leur enfant à un homme blanc pour qu’ils partent au bout du monde. Quel courage ! Même s’ils savent que c’est la dernière chance, je les trouve admirables. Souvent, j’ai versé une larme au moment de la séparation.
En revanche, lors du retour dans leur pays avec l’enfant guéri … c’est absolument formidable ! Je suis accueilli comme le Sauveur, le Père Noël ou un Roi : c’est la fête à l’aéroport, les familles m’embrassent … mais, moi, je n’ai rien fait, à part chouchouter les enfants pendant le voyage. Très souvent, les parents sont surpris de voir leur enfant marcher normalement, sans aucune fatigue. Les enfants retrouvent leurs parents avec un cœur tout neuf.
J’ai le souvenir récent d’une petite fille de 5 ans qui devait être opérée du cœur. Lors du départ, elle a ameuté tout l’aéroport de Ouagadougou avec ses cris et ses larmes. Heureusement, le personnel de l’aéroport est venu à mon secours, car cela pouvait passer pour un enlèvement ! Juste avant l’embarquement, j’ai passé ma montre à son poignet : cela a été le remède miracle pour la calmer. Ensuite à bord de l’avion, grâce à l’équipage, le vol s’est effectué sans aucune difficulté et ma petite protégée a retrouvé sa famille d’accueil, puisque c’était son second séjour en France.
En résumé, nous avons une excellente ambiance dans les différentes équipes et les différents bénévoles que nous sommes.