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- Quel est ton parcours professionnel avant Aviation Sans Frontières ?
Je viens de passer plus de 30 ans au sein d’Air France où j'ai enchainé plusieurs postes très variés. J’ai démarré ma carrière dans les Ressources Humaines, puis j'ai rejoint les équipes commerciales au Cargo, et la Direction de l’Exploitation où j’ai passé plus de 10 ans. J’y ai mené des projets très divers comme l’ouverture du Terminal E avec le management d’une très grande équipe de plus de 1 000 personnes, l’ouverture du Salon La Première qui était une révolution en soi tellement le concept était novateur à Roissy ou encore l’évolution des agences de Vente en créant un back office. C’est également le moment où nous avons changé de "braquet" pour faire évoluer le sens du service en redésignant l’expérience client. Cela a été un vaste chantier et nous avons embarqué toutes les équipes en contact avec le client pour offrir ce que nous avions appelé « des mots pour le dire et des gestes pour le faire ». Autrement dit, nous sommes passés de la figure imposée en matière de service à la figure libre afin que chacun interprète, avec son cœur, le sens du service à Air France.
À partir de 2013, j’ai eu l’immense plaisir d’être nommée directrice de l’Expérience Client du long courrier pour piloter un vaste projet connu sous le nom de Best&Beyond qui a permis de repenser l’expérience client de nos cabines long courrier avec une approche Customer focus. Depuis 4 ans, j’ai piloté deux projets d’innovation en créant notamment le projet d’intrapreneuriat « Boostez le Futur » qui a permis d’offrir à plus de 15 équipes l’opportunité de développer de nouveaux business pour Air France avec la création de très belles pépites et le sponsorship fort des métiers. Ces 30 années sont passées très vite, j’ai une bonne étoile et je peux dire que j’ai été comblée.
- Comment es-tu arrivée dans ce milieu de l'aérien ?
Très sincèrement, je n’en ai aucune idée. Je dirais par hasard. J’ai répondu à une annonce en sortant de l’école et j’ai été embauchée. Je n’avais aucune idée de ce que pouvait représenter le secteur de l’aérien. Au cours de ces longues années, j’ai découvert ce que je ne savais pas. J’ai beaucoup appris. J’ai compris la force émotionnelle que représente le voyage en avion. C’est quelque chose de magique. L’aéronautique est une grande famille et c’est un atout incroyable pour une ONG comme Aviation Sans Frontières.
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- Comment as-tu connu Aviation Sans Frontières ? À quel moment as-tu rejoint l'association ?
Je vais être honnête avec vous. J’ai toujours connu Aviation Sans Frontières mais de loin. Je suis engagée depuis plusieurs années au sein d’une association de professionnels du marketing. Aujourd’hui je découvre l’humanitaire. J’ai eu la chance de vivre une très belle carrière pendant 30 ans, très engageante. J’ai eu trois enfants qui ont aujourd’hui bientôt 27 ans, 25 et 21 ans et ma vie a été longtemps focus sur mon rôle de mère et ma carrière avec un époux bienveillant qui m’a laissé la liberté de faire les choses à fond, avec un engagement à toute épreuve, comme l’exige l’aérien. J’avoue avoir vécu en apnée pendant de longues années avec peu ou pas de bande passante pour le reste ! En rencontrant Gérard et Tanguy en septembre dernier pour évoquer cette magnifique opportunité de vous rejoindre, j’ai immédiatement ressenti un alignement de planètes. Je suis émerveillée depuis mon arrivée il y a quelques semaines de la force et de l’énergie au sein de cette association.
- Quelles missions y mènes-tu ?
La mission de déléguée générale n’est pas forcément simple à décrire. J’imagine que ce rôle a beaucoup évolué aussi au cours de l’histoire de l’association et il évoluera sûrement encore. L’objectif est de travailler en confiance avec les uns et les autres, de permettre de la transversalité là ou parfois elle n’est pas naturelle. Respecter l’énergie, l’autonomie et la force des équipes pour mener à bien les actions. L’idée est de contribuer avec vous tous à faire évoluer certaines pratiques, d’accompagner les mutations et les évolutions en douceur en prenant soin de s’appuyer sur la vision de tous. Depuis mon arrivée, j’ai rejoint les équipes pour travailler à la création d’un nouveau site internet, nous avons lancé le renouvellement du Label Ideas pour le mois de novembre 2021. L’idée est de participer aussi à la réflexion déjà lancée pour renforcer le rayonnement de l’association au sein de la communauté aéronautique pour devenir l’ONG des salariés de ce secteur avec un sentiment de fierté d’appartenance. Il y a déjà un très beau travail qui a démarré pour multiplier les partenariats. L’ancrage et le développement des partenariats sont essentiels pour le fonctionnement et la pérennité des actions de l’association. La crise sanitaire que nous vivons depuis plus d’un an a fait prendre conscience a beaucoup, que plus que jamais, le monde a besoin de générosité et de fraternité. C’est une opportunité pour Aviation Sans Frontières de se développer et d’accueillir de nouveaux profils de bénévoles qui sont prêts à s’engager, peut-être différemment.
Pour conclure, ma mission première est de faire le trait d’union avec vous tous et d’être en support pour accomplir vos missions au quotidien dans les meilleures conditions en lien avec le Président et le Bureau et conformément à la vision du Conseil d’Administration.
- As-tu un souvenir, une anecdote à partager avec nous ?
Ce qui m’a le plus touchée dans ma carrière, ce sont les gestions de crises auxquelles j’ai participé. Je n’avais pas anticipé que l’aérien est un secteur complexe au sein duquel les crises sont inhérentes, violentes et multiformes. Qu'il s'agisse des crises sanitaires, économiques, géopolitiques, des épisodes météos compliqués comme les crises de neige ou la fameuse éruption du volcan qui a obligé à fermer le ciel aérien européen plusieurs jours, la chute du toit du Terminal E avec une équipe de 400 personnes à manager dans ce désastre d’infrastructure en lien avec l’ensemble des équipes du Hub de Roissy…sans parler de la crise actuelle.
Le plus émouvant a été d’accueillir les familles de l’accident du Concorde et de l’accident de la 447. J’ai beaucoup appris et j’ai compris la profondeur de la générosité et de la fraternité à cette occasion.
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- Quelle est ta devise ou philosophie ?
Pendant longtemps, j’appliquais un principe répété inlassablement dans notre famille qui venait de notre arrière-grand-mère « ne jamais remettre au lendemain ce qui peut être fait le jour même ». Avec le temps, je crois que c’est devenu une routine, à quelques rares exceptions! Et depuis quelques années, j’ai une autre devise que je partage volontiers : « Never give up ». Une philosophie de vie de ne jamais rien lâcher, rester en énergie sur les sujets à traiter, suivre ses convictions profondes et ses intuitions; savoir prendre du recul pour contourner les obstacles. Le frontal n’est jamais bon et le temps est un allié extraordinaire pour celui qui sait attendre. Je dis souvent à mes enfants de savoir oser et sortir de leur zone de confort, c’est là que l’on apprend le plus.
Et en tant que manager, exigence et bienveillance vont de pair. C’est essentiel pour travailler en équipe dans la confiance.
- Quel est ton plus bel accomplissement personnel ?
C’est une question difficile. Je suis heureuse de voir nos 3 enfants épanouis et qui ont trouvé leur voie. Je suis attendrie qu’au-delà de leurs activités professionnelles ils soient tous les trois déjà engagés dans le bénévolat. Je suis en profonde admiration de cette génération. Ils ont une vision et un engagement incroyable.
Quel est ton rapport d’étonnement après ces premières semaines à Aviation Sans Frontières ?
Je voudrais vous dire que je suis très heureuse de vous avoir rejoint. Ces quelques semaines m’ont permis de prendre la mesure de cette belle famille forte, puissante avec des débats, des échanges, de nombreux projets qui démontrent la volonté commune d’avancer, de donner encore plus et de faire les choses avec générosité et efficacité. Aviation Sans Frontières est un bouillonnement d’énergie avec une entente et une force intergénérationnelle si touchante et si puissante. Aviation Sans Frontières est un réservoir de talents et d’intelligence collective. Ce sont des atouts qui contribuent sans aucun doute à la longévité et à l’ancrage de l’association depuis ses débuts et pour la suite du chemin… Je ne vous cache pas qu'il n’est pas évident d’arriver dans un contexte de crise sanitaire et de distanciel à l’occasion de cette prise de poste, même si j'ai bénéficié d’un accueil très bienveillant et chaleureux pour lequel je vous en remercie tous.
C’est à mon tour, après avoir reçu beaucoup depuis de longues années, d’offrir mon énergie et d’œuvrer à vos côtés pour faire rayonner les ailes de l’Humanitaire...
