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Portrait de Denis, coordinateur des Ailes du Sourire et responsable de l'antenne caennaise
12/11/2018
Quel est ton parcours avant Aviation Sans Frontières ? Comment es-tu arrivé dans ce milieu de l’aérien ?
Un jour, j’avais 17 ans, en passant en voiture à côté de l’aéroclub régional, j’ai demandé à ma mère qui m’emmenait à l’université où je n’étais pas très impliqué, à peine concerné, …., de me laisser là, pour aller voir et que je me débrouillerai pour aller en cours plus tard…
Et là j’ai rencontré le chef pilote qui m’a demandé si j’étais déjà monté en avion. Bien sûr non : il m’a alors proposé de m’emmener en place arrière : ça a été un moment fort en liberté d’une part (j’avais l’âge où c’est souvent un désir profond) et j’en ai gardé aussi le souvenir d’une rencontre et d’une relation simple, ouverte et amicale. Depuis ce moment, j’ai toujours gardé un lien avec le milieu aérien. J’ai commencé une formation de pilote privé et passé mon brevet quand j’ai eu trois sous.
En fait la vie m’a amené à faire carrière chez France Telecom, puis Orange, comme technicien d’abord, puis via, des études en cours du soir, ingénieur et finalement Manager dans le domaine de la Recherche et du Développement. Je travaillais autour des services web pour les entreprises, à l’époque – pas si lointaine - où une url web était hors de propos, et puis sur les mobiles, le paiement… Bref dans le numérique jusqu’à plus soif et, un nouveau désir de liberté, de sens, d’une orientation plus concrète, m’a repris.
Comment as-tu connu Aviation Sans Frontières ? Et à quel moment as-tu rejoint l’association ?
J’avais la possibilité de faire un « mécénat de compétence » dans une association avant la fin de ma carrière que j’avais débuté jeune, à 19 ans, tout en restant salarié de l’entreprise pendant quelques années. J’ai donc décidé de chercher et c’est en parcourant internet à la recherche d’associations humanitaires, que j’ai repéré Aviation Sans Frontières que je ne connaissais pas. Mon contact avec l’aérien était toujours vivace mais orienté aéroclub où je volais régulièrement, et l’association est principalement connue des milieux professionnels de l’aérien et des autres ONG.
Peux-tu nous expliquer ton rôle de bénévole, responsable des Ailes du Sourire, à Caen et au niveau de la mission ? Quels sont tes objectifs concernant les Ailes du Sourire ?
J’ai alors pris contact avec la Déléguée générale, Mary-Anne qui m’a accueilli chaleureusement. J’ai ensuite rencontré les membres de l’équipe d’Orly, tous très amicaux et impliqués dans leurs différentes activités.
Pour ma part, j’avais à cœur de mettre en place les Ailes du Sourire dans la région où je vis, en Normandie. Ma rencontre avec Gérard et l’équipe de l’antenne de la Ferté Alais, qui ont tous un sens du partage et de l’engagement, n’a fait que conforter mon choix.
Je trouve l’approche et le format des journées découverte « Ailes du Sourire », qui se veulent résolument tournées vers l’objectif de faire … sourire les invités reçus, vraiment passionnante. On prend le temps de passer une journée avec des petits groupes en s’attachant à participer à ce rêve ou désir de simplement pouvoir faire « comme tout le monde » en préparant et réalisant ce vol. Et cette découverte du monde de l’aviation qui laisse rarement indifférent.
Au-delà même de ces journées, l’intérêt de cette couverture régionale est qu’au fil du temps, nous tissons des liens avec différents centres accueillant des personnes porteuses de handicap. Ils nous proposent alors de partager leurs réalisations ou événements festifs. Ce sont de belles opportunités de rencontres et de développement de projets qui, je pense, sont à encourager.
Il me semble que beaucoup de personnes en difficulté en France seraient ravies de pouvoir vivre ces journées et en tireraient un très grand profit personnel (tous les bénévoles qui participent à ces journées le disent : les retours et les témoignages sont toujours très positifs et parfois exceptionnels). Il nous faut pour cela continuer de développer de nouvelles antennes en bonne relation avec l’important tissu d’aéroclubs qui existe en France. Il faut aussi trouver des bénévoles qui ont envie de réunir une petite équipe, entrer en relation avec les structures d’accueil de personnes en difficulté et trouver des sponsors dans leur région ... avis aux amateurs.
As-tu des souvenirs marquants ?
Plein, il suffit de lire les messages que nous avons sur notre livre d’or : des enfants placés dans un centre en attendant d’être admis dans une famille d’accueil et qui, au dire de la directrice de l’établissement, étaient re devenus des enfants « tout court » lorsqu’ils sortaient de l’avion en souriant.
Lorsqu’un enfant autiste était tout content de voler. L’animatrice s’était placée à côté de lui à l’arrière, de peur qu’il ne soit trop angoissé et… finalement, pas très rassurée, c’est elle qui s’est trouvée bien contente qu’il lui tienne la main !!!
Des souvenirs marquants aussi sont liés aux deux missions auxquelles j’ai contribué en Centrafrique et parmi les projets avec les personnes handicapées que je rencontre au cours des journées « Ailes du Sourire », on pourrait imaginer des projets de collecte de matériel médical ou scolaire pour équiper des établissements qui en ont besoin en Afrique par exemple.