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Denis revient sur sa première mission à Bangui
05/12/2016
Après plusieurs semaines de violence à Bangui, la période véhicule blindé, ou convoi pour aller à l'aéroport est pour l'instant terminée, mais nous sommes toujours confinés entre l'hôtel, quelques magasins et l'aéroport.
Semaine 1 :
Aujourd'hui c'était un peu plus concret, visite du Père Benjamin, un contact d'Aviation Sans Frontières pour les livraisons de médicaments ou éventuellement de lait en poudre, dans une banlieue a priori un peu dure de Bangui. Finalement nous n’avons pas rencontré de problème. On s'est retrouvé au milieu du convoi du Programme Alimentaire Mondial qui part toutes les semaines vers le Nord ou l'Est. Visite donc d'un site d'accueil (orphelinat dont il s'occupait auparavant) d'enfants et de femmes (souvent victimes du SIDA) qui viennent ici prendre un repas ou bénéficier de soins, passer un peu de temps, deux fois par semaine, et qui sont totalement démunis : quand je leur ai demandé ce dont ils avaient le plus besoin, un enfant a parlé de vêtements, de nourriture, de crayons, de cartables…
Semaine 2 :
Vol sur Paoua, dans le Nord-Ouest de la République centrafricaine, dans la région d'Ouham, et pourtant cette région est souvent citée dans les CR de la sécurité (NDLR : malgré la dangerosité de la zone, le Cessna d’Aviation Sans Frontières continue de la desservir) qui suivent et informe au plus près les différentes ONG et services de l'ONU : le vol est suffisamment long pour nécessiter un refuelling à Paoua, les aléas météo, principalement les orages autour de 15 heures sont très fréquents et peuvent parfois contraindre à des détours voire des demi-tours importants.
Vendredi : sollicité pour une évacuation sanitaire à 9 heures du matin alors que le copilote repart par l'avion d'Air France dans l'après-midi…Difficile mais nous ferons la mission. Il s'agit d'un homme jeune blessé par balle qui a passé pas mal de temps en brousse avant de pouvoir accéder à un village. Sa jambe s'est gangrénée, probablement mal soignée, 3 médecins montent à bord pour le ramener à Bangui. Il subira certainement une amputation mais sera sauvé...
Pour la première fois sur le terrain, je prends pleinement conscience de l’utilité d’Aviation Sans Frontières et de son rôle essentiel auprès des partenaires humanitaires qui ne pourraient fournir le même travail sans accéder aux régions isolées des pays dans lesquels nous sommes implantés (ou dans des conditions extrêmement difficiles avec des délais également beaucoup plus longs).
Denis