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bénévolat Aviation Sans Frontières

Portrait de Roland Mouzy

27/05/2021

Un des piliers de la délégation sud-est

Pilote et bénévole

"Comment es-tu arrivée dans le milieu de l'aérien ?"

Très jeune, je devais avoir 11 ou 12 ans, j’ai décidé que je serai pilote. Pourquoi cette décision? Je ne l’explique pas. Peut-être une trop grande implication dans des bandes dessinées qui racontaient des histoires d’aviation ? Peut-être. En tous cas, cette décision prise, j’ai commencé à tracer le chemin pour y parvenir. Je passais une bonne partie de mon temps sur le petit terrain de ma ville et je me languissais à regarder les petits coucous, sans pouvoir m’inscrire à l’aéro-club à cause de mon trop jeune âge. Sur les conseils des « grands » je me lançais dans la construction de maquettes, mais j’abandonnais vite, n’y voyant que peu d’intérêt : mon but était de voler pour de vrai ! Aidé pécuniairement par ma grand-mère, je m’offre un baptême de l’air : me voilà emballé et conforté dans le choix de mon futur métier. Le cursus pour y parvenir, la conquête de mon graal, c’était l’ENAC. Mais c’est un concours et les places sont chères, il vaut mieux être bon en math… Eh bien, va pour les maths : maths élém, maths sup, maths spé, je franchis les épreuves physiques, les tests psychotechniques, le concours écrits, oral, la sélection en vol à St. Yan : enfin j’y suis.

Roland Mouzy, est aussi responsable des séances e-Aviation au sein de notre délégation sud-est

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Entre temps, j’ai grandi et fait des économies, je vole enfin de mes propres ailes: premier degré, deuxième degré avion, et planeur. Chez Air France je termine l’apprentissage sur Caravelle. Mais le service militaire m’attend, et comme par miracle, Air Comores recherche un pilote...Je deviens Commandant de bord sur DC3 : deux ans d’aventures et de découvertes sur cet avion mythique sur lequel je sillonne l’Afrique de l’Est. Mais la fin de la recrée sonne : Air France a besoin de moi, je deviens copilote sur Caravelle. Une première affectation en Libye, puis de retour à la maison mère pour une qualification B707. Quelques années plus tard, qualif’ B747.

J’ai quarante ans, et me voilà enfin Commandant de bord et instructeur sur B737. Puis, un petit tour de 2 ans aux Antilles sur le réseau local en 1990. En 1993, Airbus sort l’A340 : je postule aussitôt pour être dans l’équipe qui lancera cet avion à Air France.  Me voilà converti à Airbus puisque je suis détaché à Toulouse.  Pendant 2 ans, je passe d’une compagnie à l’autre apprenant l’A340 puis l’A330 et participe au lancement de cet avion à Air France.

Et puis, à 60 ans, la pendule sonne la fin de la partie. C’est la retraite et la tristesse d’arrêter ce merveilleux métier qui m’a permis, entre autre, de découvrir le monde.

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Comment as-tu connu Aviation Sans Frontières ? À quel moment as-tu rejoint l'association ? 

En 1980, trois commandants de bord lancent, dans l’esprit de Médecins Sans Frontières et autres Médecin Du Monde, l’idée d’une ONG liée à l’aviation. Des pilotes d’Air France partiraient pendant leurs vacances, dans des pays dépourvus de moyens de transport, piloter des petits avions : Aviation sans frontières venait de naitre. C’est un succès.

Je m’inscris dès sa naissance, mais les places sont chères et je ne pourrai pas sillonner l’Afrique ou l’Amérique sur un petit CESSNA. Venant de m’installer à Aix en Provence un très bon ami, Jacques Devic, délégué Sud-Est d’Aviation Sans Frontières, m’entraine dans son sillage...

Au cours des années, les actions de la délégation prennent de l’ampleur, d’autres sont créées, et les bénévoles sont de plus en plus sollicités… Tout fonctionne dans la joie et la bonne humeur.

Quelles missions y mènes-tu actuellement ?

Je suis responsable d’e-Aviation pour la délégation Sud-Est. Le départ de cette mission a été assez difficile et la pandémie n’a pas facilité pas les choses. Un jeune pilote en activité, Valentin, intéressé par cette activité qui consiste à proposer à des jeunes, différents métiers de l’aviation, vient me rejoindre. Nous formons désormais  une équipe très motivées et nous travaillons à l’organisation de la mission sur cette année qui sera riche d’activités.

Pourquoi le bénévolat ?

Dans mon cas, la participation allait de soi. Dès que mes collègues ont créé cette association, comment ne pas les supporter et y participer dans la mesure de mes moyens? Mais les décisions du bénévolat sont multiples.

A l'heure de la retraite, si elle est mal préparée, et c’est le cas pour beaucoup, la retraite est source d’ennui. Pour moi cela a été l’occasion de découvrir presque un nouveau métier, de me réaliser, de voir in situ, si j’étais capable d’assumer un rôle de soutien et d’aide auprès de personnes en difficulté. J'ai suivi l’exemple d’un ami qui m’a entrainé dans cette aventure. C’est beau de rendre un peu, par du temps ou de l’argent, de ce que la vie vous a donné.

Quel ton plus bel accomplissement personnel et professionnel?

Malgré un investissement sincère et profond, le plus bel accomplissement est mon parcours professionnel. J’ai pleinement réalisé mon rêve d’enfant. Je suis heureux et fier d’avoir été commandant de bord à Air France.  C’est aussi grâce à ce métier passionnant qu’aujourd’hui je participe à cette belle association qu’est Aviation Sans Frontières.

Si elle est mal préparée, et c’est le cas pour beaucoup, la retraite est source d’ennui. Pour moi cela a été l’occasion de découvrir presque un nouveau métier, de me réaliser"

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