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Yann ARTHUS-BERTRAND
01/01/2004
2004 - premier parrain d'Aviation Sans Frontières
Est-il besoin de préciser que nous nous sommes montrés difficiles sur le c h o i x ?
Nous souhaitions trouver quelqu’un qui soit à la fois connu et discret, médiatique mais pas “clinquant”, sans strass ni paillettes, dont l’“authenticité” ne puisse être mise en doute et dont les activités ne soient pas à l’opposé de celles de notre association… Soyons honnêtes, nous n’avons pas eu à chercher longtemps. Un nom – un seul est très vite “sorti du chapeau” : Yann A r t h u s - B e r t r a n d .
Mais encore fallait-il que le parrain pressenti ait envie de le devenir… et que le “filleul” lui convienne.
A vrai dire, convaincre l’intéressé n’a pas été une tâche véritablement insurmontable. « J’ai eu l’occasion d’accompagner une mission d ’Aviation Sans Frontières a u Tchad, en 2001, confie-t-il. J’ai pu mesurer toute le valeur de leur action sur le terrain. C’est pourquoi je suis heureux de pouvoir associer mon nom à celui de cette association dont les mis-sions sont tout aussi généreu-ses et utiles qu’efficaces. » Une bien belle déclaration !
Et puis comme il passe une grande partie de son temps dans les airs à photographier la planète, les machines volantes, il connaît ! Pourtant, au début, rien ne prédisposait celui qui allait devenir mondialement connu à passer sa vie avec l’œil collé au viseur d’un appareil photo. Sa véritable passion, c’était plutôt la nature. C’est la raison pour laquelle, en 1976, à l’âge de trente ans, et après avoir vaguement tâté du cinéma, il avait bouclé ses valises et était parti avec sa femme, A n n e . Direction le Kenya. Avec, en tête, l’idée d’étudier le comportement des lions dans la réserve de Masaï Mara.
“Chacun est responsable de la planète”
Là-bas, Yann allait se découvrir deux nouvelles passions. La photographie, d’abord, parce que, pour son travail, il trouvait plus simple de faire des images que de s’astreindre à de fastidieux travaux d’écriture. Et ensuite la beauté du monde vu du ciel, à l’occasion d’une balade en montgolfière. Il ne restait plus qu’à combiner l’une et l’autre… et à se lancer dans la photographie aérienne. Le résultat : en 1991, il fondait une agence de photos spécialisée dans
l’aérien et, en 1995, sous le patronage de l’Unesco, il créait une banque d’images de la Te r r e vue du ciel, avec des textes rédigés par des scientifiques. Ce qui reste encore aujourd’hui une grande partie de son travail. Un travail qu’il explique de façon très simple : « J’ai d’abord été touché par la vie animale, puis
mon intérêt s’est élargi à la nature, puis à l’homme. » Il est absolument ravi lorsqu’il retrouve ses images qui illustrent des sites personnels, sur Internet. « C a r, dit-il, je considère que mes photos ont un message à faire passe r. Plus ce message circule et plus je suis content. » Et le message, c’est que « chacun est
responsable de la planète et doit la protéger à son échelle. » Un engagement de tous les instants mais qui n’empêche pas non plus une certaine lucidité : « A mon âge, je n’ai plus de modèle unique. Peut-être que je me rends compte que trouver la personne parfaite et s’en inspirer complètement relève de l’utopie... J’ai une grande admiration pour les gens qui ont des paroles généreuses et qui les concrétisent par des actes quotidiens . »
Et, souligne-t-il, « il existe une véritable synergie entre mon travail, mon engagement et celui d ’Aviation Sans Frontières. Lorsqu’on survole le monde, qu’on s’intéresse à la Terre, à la nature, à l’écologie, au développement durable, on ne peut que s’intéresser aux hommes. » Quand on sait qu’il dit volontiers q u ’ « A S F est une vraie bonne a s s o c i a t i o n », sans doute le plus beau compliment qu’on puisse nous faire, il ne faut pas chercher plus loin la raison de sa venue parmi nous.