Après avoir œuvré pendant un an au service de la Messagerie Médicale, Pedro Tiago Moreira Teles a décidé de ne pas poursuivre sa mission de magasinier.
Discret, modeste et toujours souriant, il a quitté son poste le 30 juin et entend désormais poursuivre ses études pour se consacrer entièrement à sa passion pour la photographie. Et certainement continuer aussi à nourrir son insatiable curiosité musicale. Né à Porto (Portugal), il fut d’ailleurs un temps animateur dans une radio locale. Quel bonheur de l’écouter parler de musique, ou plutôt des musiques, tant il raffole de l’éclectisme des sons. Entretien.
Quel est le point commun entre l’humanitaire et la photographie ?
Dans ma manière de photographier, je pense toujours aux autres. Plus globalement, dans la photographie, il n’y a pas que le photographe, il y a aussi l’autre côté, le sujet. Dans l’humanitaire, il s’agit de donner aux autres. Il y a donc un point commun évident.
C’est donc pour cette raison que tu as choisi de travailler dans l’humanitaire ?
Du fait de mon éducation, je suis quelqu’un qui pense pas mal aux autres. Et heureusement. Quand je vivais au Portugal, j’avais déjà fait du bénévolat au niveau local avec des gens de ma commune. Et une fois en France, j’ai eu la chance de découvrir Aviation Sans Frontières. La logistique n’était pas quelque chose qui m’attirait, je ne savais même pas comment ça marchait, mais le fait que ce soit dans l’humanitaire, ça me motivait et me donnait des raisons de faire mon maximum. Nous avons la chance d’être nés dans une communauté qui a quand même des services. Nous avons tout ce dont nous avons besoin pour vivre alors que d’autres sont nés dans des situations très compliquées.
Qu’est-ce que tu retiens de ton expérience passée ici ?
J’accorde beaucoup plus d’importance à tout ce qui est logistique. Si aujourd’hui j’attends un petit carton, je mesure pleinement tout le parcours qu'il a dû suivre. La logistique, c’est énorme. Il y a tellement de petits détails, de normes, de règles que je n’imaginais pas. Je pensais qu’expédier un carton est quelque chose de simple. Mais en fait il y a des procédures et ça prend du temps. Je dis chapeau à ceux qui au sein d’Aviation Sans Frontières ont mis en place tout ça ! Avec tout ce que j’ai fait jusqu’à présent, ça me donne envie de partir en Afrique. Je voudrais faire de la photo de voyage, faire des reportages pour sensibiliser les gens sur des sujets précis. Beaucoup de gens n’aident pas parce qu’ils ne connaissent pas bien ce qui se passe dans certains pays. Je pense que si on leur montre et explique la situation, ils donneront plus facilement.
Est-ce que tu reviendras à Aviation Sans Frontières ?
Sûrement. J’espère pouvoir venir pendant mes études en tant que bénévole. Je serai en tout cas adhérent. Ça ne me dérangerait pas de revenir au magasin préparer quelques colis.