Image
Portrait d’Annie, responsable du service donateurs : un engagement qui vient du cœur
25/01/2016
Avec une pudeur déconcertante elle explique son parcours, de l’aérien à l’humanitaire…
« Je vais avoir 70 ans.
J’ai commencé à travailler à 17 ans et durant 38 ans comme contrôleuse de comptabilité et gestion chez Aéroports de Paris. Les avions… Ils me passionnent depuis toujours. Plus exactement depuis l’âge de 3 ans, quand j’ai vu les américains arriver à Déols près du village où nous habitions. C’était après la guerre, un jour de 1949. J’ai vu pour la première fois des gens d’un autre pays que le mien. Un des soldats m’a donné mon premier chewing gum et j’ai vu mon premier avion. J’étais bouleversée je crois, et j’ai su que cette machine, c’était mon avenir. Je m’en souviens comme si c’était hier. Toute la famille a été marquée d’ailleurs. Mon frère est lui aussi devenu passionné. Il me prêtait ses images d’avions que je contemplais et dont je prenais soin, puis ses livres, ceux de Saint-Ex bien sûr et d’autres. Il est ensuite parti faire son service militaire comme mécanicien dans l’armée de l’air puis est « monté » à Paris, enfin à Orly pour travailler comme agent de piste puis pour une compagnie aérienne. 5 ans plus tard, je l’ai retrouvé. Ce nom d’Orly me faisait rêver. C’est toujours le cas. Je voulais être le plus près possible des avions et j’y suis arrivée. Combien de fois, je ne suis pas allée prendre mon déjeuner pour regarder, depuis la terrasse de l’aéroport, décoller et atterrir ces drôles d’oiseaux. Je me suis ensuite battue pour que mon mari et ma sœur travaillent dans l’aérien. Et c’est devenu une véritable histoire de famille.
L’humanitaire, je l’ai découvert quand j’avais 10 ans avec les écrits du Docteur Schweitzer et puis avec Mère Teresa. Ça non plus ça ne s’oublie pas. Alors lorsqu’on m’a demandé si j’avais des projets pour ma retraite, j’ai été la seule à répondre que je voulais travailler dans l’humanitaire. Ma première vie de travailleuse s’est arrêtée en 2006 et ma deuxième a commencé l’année suivante. J’ai rejoint Aviation Sans Frontières.
J’aime entendre les histoires des mécaniciens et des pilotes quand ils rentrent de missions. Celles des accompagnateurs qui s’occupent du transport des petits malades et aussi celles de nos donateurs.
Je soutiens d’autres associations qu’Aviation Sans Frontières, alors bien sûr, je me sens proche des donateurs. Quand ils me parlent, je me mets à leur place. Les dons que nous recevons ne sont pas un dû, chacun est une histoire différente. Parfois certaines personnes se privent pour faire leur don. Je les admire. On ne peut pas considérer ça à légère.
Je ne sais pas comment le dire mais je crois que nous méritons d’être un peu plus connus, il y a tellement de choses encore à faire pour les populations qui manquent de tout. »