Les convoyeurs ASF témoignent

Témoignages de bénévoles sur les escortes de réfugiés.

"Je suis devenue bénévole pour rester active et aider les plus démunis, pour redonner à la société un peu de ce que j'ai eu la chance de recevoir, pendant 30 années à parcourir le monde, et spécialement bénévole à ASF pour défendre certaines valeurs, notamment des valeurs d'Humanité et d'Universalité. Restaurer la dignité des plus fragiles, et contribuer à leur redonner une vie décente.

Je n'ai fait qu'une seule mission entre Entebbe et New York, ce fut un grand bonheur. J'ai été très fière de ma modeste contribution, quand j'ai vu des milliers d'étoiles dans les yeux des enfants comme dans ceux des adultes, lorsque leurs dossiers de migrants aux USA furent formalisés.

Les marques de gratitude que j'ai reçues me renforcent dans ma volonté d'agir de nouveau.

Lors de ce convoyage, je me suis rendue compte également que ASF / IOM était une très belle chaîne humaine et que j'étais très fière d'en être un petit maillon."

Claudy

"Je m’interroge sur le parcours passé, présent et à venir, de ces hommes et de ces femmes : je ne leur pose aucune question mais j’ai un immense respect pour eux, à la fois pour ce qu’ils sont et pour ce qu’ils ont fait, en souhaitant très fort que cette nouvelle vie qui les attend leur apporte enfin la sérénité."

Rémi

"Qu'est ce qu'être "Escort IOM" ?

C'est le synonyme d'une grande Leçon Humaine, c'est le Bonheur de donner, c'est la Joie d'aider des gens à transiter d'un Continent à l'autre, à passer d'une Vie Sombre à une Vie pleine d'Espoir..."

Claire

"Solidarité, Assistance, Altruisme, Désintéressement, Découverte de nouvelles cultures = profil du convoyeur moyen d'ASF pour IOM (mais quel plaisir à chaque fois !)"

Alain

"Accompagner d’Afrique en Amérique des voyageurs qui n’utilisent qu’un billet aller, qui démarrent une nouvelle existence après des années de sursis dans des camps, en dehors de leur pays d’origine est une expérience très forte, riche en émotions et réflexions.
Être témoin des migrations contemporaines, du fait de conflits armés en de nombreux pays ne laisse pas indifférent, surtout quand on voit que la vie de ces personnes ne tient qu’en une seule valise !"
Martine

"Une escorte IOM est une aventure humaine extraordinaire : comment ne pas être touché par le destin de ces réfugiés ? Quand on rentre d'un convoyage IOM, certes fatigué mais heureux d'avoir pu donner le meilleur de soi-même, on a le sentiment d'avoir été utile à ceux qui en avaient besoin. Une superbe leçon de vie qui permet de remettre bien des pendules à l'heure dans notre quotidien !"

Vincent

"En quittant mon groupe venant d 'Ouganda à New York j'ai salué chaque personne en leur exprimant tous mes vœux pour leur nouvelle vie.
Je suis toujours ému en pensant à l'intensité de l'accolade que m'a donnée un réfugié ; c'était son seul moyen d'expression car il ne parlait ni français ni anglais."
Dominique

"Au cours d’une escorte, une très vieille mamie souriante et inquiète avait en guise de canne un grand bâton décoré, plus grande qu’elle. Elle me demanda (avec un regard d’angoisse en cas de refus de ma part) si elle pourrait l’emmener avec elle dans l’avion ! Je compris immédiatement que cet accessoire, hors norme, qui ne pourrait rentrer dans les racks à bagages serait l'objet d’attention de tous les instants.

Je m’entends lui répondre "OUI". Alors un immense sourire de reconnaissance a éclairé son visage qui me marquera encore longtemps. "

Xavier

"Il y a des jours où l'on se couche en se disant "je n'ai pas fait grand chose d'intéressant aujourd'hui".

A chacune de mes missions IOM je me suis endormi épuisé en me disant "là, tu peux être fier de toi ; tu t'es vraiment défoncé."

Au moment de la séparation, ces multiples échanges de regards -parfois embués-, ces serrements de mains appuyés, ces sourires timides de gamins qui seront demain des citoyens à part entière d'un monde libre sont et seront pour moi mes plus belles récompenses."

Olivier

"Je viens d’effectuer ma première « mission » au départ de Kigali et ne suis pas près d’oublier Patrick 19 ans (l’âge de mon fils), ici songeur et si responsable de sa maman et de ses 6 petits frères et sœurs, découvrant pour la première fois une tablette numérique prêtée par un passager et son sourire en chantant Marley, un gros casque sur les oreilles…

Je ne suis pas près d'oublier non plus Prince, petit garçon intimidé, par ailleurs bien espiègle dans son fauteuil rouge du Père Noel à Amsterdam…

Cathy

ma petite expérience !

Départ CDG pour Londres, tout va bien , j'adore les aéroports, c'est ma vie !

Dans le vol Londres -Entebbe l'angoisse est arrivée ! comment allais-je m'en sortir ?

Le soir au départ du vol pour Amsterdam, on m'a présenté un par un mes petits réfugiés, par leurs prénoms.

Tout de suite j'ai senti qu'il se passait quelque chose...dans leurs yeux, même si ils étaient tellement intimidés.

C'était une population très variée : des femmes, parfois voilées, des familles, un petit autiste qui avait peur de moi mais qui finalement voulait que je sois toujours à côté de lui, des hommes déjà âgés et des jeunes déjà américains avec leur casquettes de travers !!

Dans leurs regards la peur de l'inconnu mais aussi l'espoir d'une nouveau départ, d'une nouvelle vie. Ils partaient vers la terre promise... pourtant que de difficultés à venir... car quitter la chaleur moite de l'Afrique pour l'Amérique profonde et la rigueur du climat, Denver, Salt Lake, Seattle, etc.

Il y avait ce magnifique jeune homme Ethiopien qui parlait un français parfait et qui est venu me dire que je pouvais compter sur lui, qu'il m'aiderait dans tout, je n'avais qu'à demander !!! il y avait ce petit garçon qui se faufilait toujours pour venir me donner la main ...

des moments si forts, 5 heures de retard à Amsterdam... finalement moment de grande connivence où nous avons tellement échangé !

A New York, nous avons du nous séparer... tout le monde pleurait, une femme m'a demandé la permission de m'écrire car, disait-elle , ma présence l'avait rassurée et elle se sentait prête pour la grande aventure... Quel merveilleux cadeau ! je n'avais fait qu'être là et parler.B

Toute seule, le soir, dans ma chambre d'hôtel à New York, j'avais encore la gorge serrée et la tête pleine d'intenses émotions.

Je ne serai plus jamais la même.

Nicole

Nicole, Vincent, Claudy, Claire, Alain ...