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Les mécaniciens au cœur de nos Missions Avions
12/12/2017
Portraits de Denis et d'Edouard
L’équipe de la mécanique, en charge de la maintenance de nos deux avions, œuvre afin de permettre à nos deux avions de voler en toute sécurité.
S’ils sont basés en Afrique (République démocratique du Congo et République centrafricaine) nos avions sont entretenus selon les exigences européennes et françaises, dans un hangar agréé et par des équipes qualifiées. Toutes les 100 heures de vol pour assurer la maintenance, mais aussi lorsqu’une panne survient inopinément, les mécaniciens bénévoles d’Aviation Sans Frontières se mobilisent…
Nous sommes allés à la rencontre de deux mécaniciens, Denis et Edouard, tous deux salariés d’Air France Industries. Grâce à un accord de l’entreprise, ils bénéficient de jours de congés supplémentaires pour nous prêter main forte. Coup de projecteur sur ces travailleurs qui opèrent en coulisses.
Denis : Je suis bénévole pour Aviation Sans Frontières depuis 13 ans et j'ai réalisé pas loin de 90 missions. Principalement en République démocratique du Congo, en Centrafrique, au Niger et en Ouganda.
Mon engagement a évolué, au début il y avait cette opportunité de découvrir une autre facette de mon métier, sur des avions et dans un contexte complètement différents de ce que je connaissais. Il y avait aussi l'envie de découvrir ces pays et ces populations à travers cette activité. Au fil du temps, Aviation Sans Frontières a pris une place importante dans ma vie. Je considère aujourd'hui cela comme un échange, en tant que bénévole je contribue à ce que l’ONG accomplisse sa mission : apporter une aide aux plus démunis. En retour, mon engagement m'a permis et me permet encore de vivre des moments passionnants.
Edouard : Étant fasciné d'aviation depuis tout petit, je connaissais Aviation Sans Frontières dans les magazines et rassemblements aéronautiques. Un jour Victor, un ancien collègue de travail qui est également bénévole pour Aviation Sans Frontières, m'a dit qu'il cherchait un mécanicien pour une mission en RDC. J'ai tout de suite accepté de partir sur mes congés personnels. Je n'ai pas regretté. Je viens de terminer ma sixième mission.
Ayant toujours été actif bénévolement (Croix-Rouge, Marathon des sables, Ecotrail de Paris ...) j'aime pouvoir donner mon aide lorsque je le peux. Aviation Sans Frontières est une organisation de passionnés et c'est pour moi une réelle opportunité de concilier mon métier de mécanicien avion et l'humanitaire. Via cette association, je pratique le métier que j'aime et viens en aide à ma manière a une population qui est dans le besoin.
Denis : Depuis 2008 nous disposons de jours de congés supplémentaires, et sans cet accord ma disponibilité serait vraiment remise en question. L'association venait de faire l'acquisition d'un deuxième avion et avait obtenu un contrat pour effectuer des vols pour les Nations Unies en RDC. Un accord a donc été trouvé entre la DGI et Aviation Sans Frontières pour me permettre d'avoir plus de disponibilité pour partir en mission. Petit à petit, d'autres mécanos d'Air France nous ont rejoints. Nous sommes actuellement 4 mécaniciens d'Air France à bénéficier de cette aide.
Edouard : J'ai en effet la chance d'avoir 5 à 10 jours par an mis généreusement à disposition par la direction d'Air France. Cela me permet d'être plus souple pour Aviation Sans Frontières et effectuer plus de missions. Mais il faut être réaliste, l'engagement bénévole nécessite également des sacrifices. De nombreux bénévoles partent sur leurs congés personnels, je suis d'ailleurs actuellement pour cette mission Ouganda en congé sans solde.
Edouard : Un de mes meilleurs souvenirs a été lors d'une mission en RDC. Afin d'effectuer un vol d'essai nous avons survolé le fleuve Congo en Cessna 208. De là-haut on découvre un pays magnifique mais on prend également encore plus conscience des difficultés des populations.
Denis : Le souvenir qui m'a le plus marqué n'est pas directement lié à mon activité. J'étais en mission à Kinshasa avec un autre mécanicien et on nous avait contacté pour accompagner sur notre retour un jeune garçon victime d'une malformation cardiaque qui devait subir une opération chirurgicale en France. Très vite, nous avons constaté la faiblesse de ce garçon et le vol fut éprouvant pour tout le monde.
Quelques temps après, j'ai reçu de ses nouvelles et je suis passé lui rendre visite. J'ai vu arriver ce garçon en courant avec un grand sourire, lui qui, quelques mois auparavant, était à bout de souffle arrivé en haut de la passerelle de l'avion !