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Interview Antoine Sire, Directeur de l’Engagement BNP Paribas
27/09/2021
Leader de la finance durable, le groupe BNP Paribas a répondu présent à l’appel à la solidarité lancé par Aviation Sans Frontières dans le cadre de la mission Covid lors de la 1er vague de l’épidémie. Cette collaboration a donné lieu à une rencontre en juillet 2020 entre notre président et Antoine Sire, Directeur de l’Engagement de la BNP Paribas.
Nous vous proposons quelques passages de l’échange sur les thématiques de l’engagement sociétal, de la croissance responsable et de la relation entre associations et entreprises.
Gérard Feldzer : « Antoine Sire, il n’est pas aisé de vous présenter : vos titres sont nombreux depuis Sciences Po et le Droit jusqu’aux importantes responsabilités dans la banque, notamment au sein du groupe BNP Paribas. Mais vous êtes connu aussi du grand public pour vos activités dans le cinéma, la radio ou encore comme écrivain. En outre, vous êtes un passionné de nouvelles technologies. Comment faites-vous ? Quel est votre secret ? »
Antoine Sire : Mon secret est que j’aime bien raconter des histoires, plutôt les belles histoires, c’est-à-dire lorsqu’elles sont positives. Il faut dire que plus on s’aide les uns les autres, plus on fait bouger la réalité ; j’aime donc les histoires positives et concrètes. Effectivement, être au service des autres est un bon moyen d’y parvenir.
G.F. : Est-ce que la banque et l’argent sont compatibles avec la société d’aujourd’hui, qui cherche à être dans le nouveau paradigme, dans l’environnement, le social, l’équilibre, les valeurs ?
A.S : Il faut dire que par rapport à d’autres types métiers de la grande consommation court-termiste, la banque est plutôt long termiste et donc, par nature, assez attentive à son écosystème. (…) En 2005, BNP Paribas est devenue le premier employeur privé de la Seine-St-Denis. Bon nombre d’activités dans le monde, dont notamment l’informatique, sont pilotées depuis le siège de la Seine-Saint-Denis et notre engagement dans cette zone n’a fait que s’agrandir au fil des ans. C’est ainsi que nous avons aidé l’ADIE (Association pour le droit à l'initiative économique) à installer son dispositif d’agences dans les quartiers et on a crée un projet « banlieues » qui donne le pouvoir à nos directeurs d’agences, sur le territoire national, d’accompagner les associations locales qui aident au lien social, au développement économique, à l’éducation. Au bout de 15 ans, ce projet aura prêté assistance à 750 associations. Un autre projet, spécifique au département de la Seine-Saint-Denis appelé « programme Odyssée jeunes », promeut les voyages des jeunes durant les vacances scolaires, leur ouvrant des horizons nouveaux et enrichissants.
G.F. : Dans vos responsabilités à la BNP Paribas et lorsqu’on vous écoute, on vous entend parler de responsabilités sociales, d’environnement, de diversité, des droits humains, ce sont des sujets politiques ? Aimeriez-vous faire de la politique ?
A.S. J’ai beaucoup d’admiration pour les hommes politiques, tels que De Gaulle, Martin Luther King, Nelson Mandela, qui ont fait bouger les choses. Mais dans le combat politique aujourd’hui, dans la société du spectacle il faut bien le dire, il faut une patience et une capacité à émerger face à ses propres alliés, je ne me sens pas de taille à y faire face. Dans l’entreprise, par contre, les rapports sont plus clairs ; il y a certes des égos aussi mais beaucoup moins exacerbés.
G.F : En tout cas, dans votre engagement, on retrouve toujours un attachement à la notion de solidarité et c’est ainsi que nous nous sommes retrouvés. Vous avez apporté votre soutien à Aviation Sans Frontières dans le cadre de la lutte contre le Covid19. Pourquoi ?
A.S. Parce que vous êtes venus et vous avez présenté le travail d’ASF d’une manière rationnelle, proposé des solutions concrètes pour transporter en urgence du personnel de santé d’une région à une autre du territoire et même en Europe, avec la conscience du rôle que peut jouer l’aviation dans l’action humanitaire, comme un passionné d’aviation mais aussi un écologiste respectueux de la nature. Sur certains combats, notamment le combat féministe, on ne se rend pas assez compte de notre dette vis-à-vis de l’aviation. Il faut rappeler que les grandes féministes des années 30 et 40, qui avaient pour noms Hélène Boucher, Amelia Earhart, Jacqueline Auriol, Amy Johson étaient des aviatrices et que la conquête du ciel représentait un idéal dont rêvait l’Humanité.
G.F : Ainsi, vous avez rejoint la famille aéronautique avec toutes ses valeurs, vous nous avez aidés à accomplir une tâche délicate, aux pires moments de la crise du COVID-19. Une solidarité qui ne va pas s’arrêter à un seul évènement comme le COVID19, cette solidarité doit perdurer et vous êtes là pour cela. Je vous remercie.