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Par Catherine, accompagnatrice-bénévole pour Aviation Sans Frontières :
«Je suis aujourd'hui à Nairobi pour accompagner Mouna, une adorable petite somalienne de 3 ans et quelques mois.
Mouna, qui ne quitte le « petit » ours que je lui ai apporté, se sent très à l’aise dans l’aéroport : elle trotte partout, visite les boutiques… Cette peluche va d’ailleurs bien lui servir pendant ce long voyage. Elle s’en sert pour exprimer ses émotions, en passant des bracelets aux coups de pied.
Même si la barrière de la langue nous empêche de vraiment communiquer, Mouna se sent très à l’aise dans l’avion et s’approprie très vite son nouvel environnement. Avec deux autres enfants UM croisés à l’aéroport et que j’accompagne également, je suis vite renommée « Mama » ! Effet garanti.
Très jeune mais avec un sacré caractère, Mouna passe de l’émerveillement à la profonde tristesse lorsqu’elle réalise qu’elle ne reverra sans doute plus « Ya-Ya », sa mamie qui sanglotait au téléphone avant le départ de l'avion. Elle refuse boissons, jouets et repas, se blottit fort contre moi en sanglotant pendant que nous déambulons dans l’allée. Malgré ces moments difficiles, ce trio enchante la cabine et le personnel est aux petits soins ! Nous aurons même droit à spectacle donné par un passager magicien.
Quelle émotion... Mouna n’en perd pas une miette !
Arrivées à Oslo, où nous avons encore 6 heures d’attente, le représentant d’IOM nous offre un encas en compagnie d’une famille de soudanais. Le père est musicien, nous écoutons sur ma petite tablette ses titres sur Youtube et il espère faire une carrière en Norvège, accompagné de sa femme et ses 4 enfants dont l’ainé est autiste. Encore un moment très fort…
La fin de l’aventure approche… Nous prenons un petit coucou pour un dernier vol de 45 minutes. A l’arrivée sa famille est là, sa maman vient sur la piste… Mouna ne comprend pas… elle avait quelques mois lorsque ses parents ont obtenu leur visa et sont partis, aujourd’hui elle découvre sa famille et une petite sœur de 2 ans ! Mouna ne veut plus me quitter, elle refuse un autre abandon…
Ils sont prêts à partir mais sa maman reviendra plusieurs fois me voir, elle semble perdue mais à la fois si pleine d’amour. Son père, lui, est sur un petit nuage… Et « Ya-Ya », restée à Nairobi, au bout du fil, ne peut plus émettre un son.
Comme me disait en route un père de famille congolais et ses 8 enfants : "Noël apporte toujours quelque chose de beau, cette année c’est pour nous."
