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Bernard STAUB
26/03/2012
Bernard fût dans les premiers à participer aux actions d'ASF.
26 mars 2012 au matin, notre ami Bernard Staub (1944 -2012) vient de nous quitter.
Je vous propose le texte lu en introduction à la cérémonie par l'un de ses camarades de promotion (ENAC A6)
"Lundi matin, une grande sérénité régnait au grand aéroclub du ciel. Vous connaissez l’aéroclub du ciel ? C’est un aéroclub normal, avec son herbe verte bien taillée, sa piste en dur, sa zone avion, sa zone planeur, sa zone ULM, sa zone parachute, son indispensable tractopelle et au dessus le ciel, toujours bleu, décoré de belles trainées de condensation que les gros avions laissent derrière eux, comme pour dire bonjour à ceux qui sont en bas.
Et comme dans tout aéroclub, il y a le bar, ouvert jour et nuit jusqu’à la fin des temps, ce qui permet à tous de raconter ce qu’ils n’ont pas eu le temps de se dire, en bas…..
Et lundi matin est entré dans le bar un drôle de bonhomme, légèrement voûté, vêtu d’un vieux blouson de la postale, d’un pantalon de survêtement à trois bandes, de tennis blancs, d’une chemise d’uniforme avec une cravate noire toute de guingois comme le sont les cravates rarement dénouées.
Le regard du bonhomme a parcouru la salle. Un regard très mobile, vif, intelligent, toujours ciblé, jamais indifférent.
Tout le monde le connaissait déjà: certains l’avaient vu autrefois à l’aéroclub de Villemarie, à La Teste du Buch quand il était petit, tournant autour des avions, aidant à tout ; mais non disaient d’autres on l’a connu à l’aéroclub de Moulins, il savait tout faire : le planeur, l’avion, la mécanique ! Mais non disaient les parachutistes : il est des nôtres, c’est un copain. Mais non disent Alain Thomas, Philippe Larzillière, Pierre Mazières on le connait bien, c’est un ancien stagiaire A6 : c’est un as et il est le seul à avoir la médaille de l’aéronautique, la vraie !
Vous n’y êtes pas du tout disait le dernier : il est fana des avions de la dernière guerre, il les fait même voler!
Bref, tout ce qui vole, plane, chute était en émoi: du parachutiste à l’avion largueur, de la postale à l’Office du Contrôle en vol, de l’ULM au Boeing 747, du B 17 au Piaggio, tous le revendiquaient comme étant des leurs.
Alors une question se pose à nous, les vivants : pourquoi cet homme a-t-il pu lier au cours de sa vie tant d’amitiés si diverses, si solides et si durables?
Je vous propose quelques pistes : d’abord une intelligence vive, concrète, pratique. Une intelligence au service d’un homme dénué de ces nombreux défauts qui font que le talent se perd bien souvent dans les replis de l’ambition, de la jalousie ou de la vanité.
Orgueilleux, il savait l’être parfois, mais uniquement lorsqu’un projet un peu osé risquait d’échouer. Cet orgueil lui permettait alors de puiser au plus profond de lui-même les ressources nécessaires à la réussite.
Mais l’intelligence et le talent ne sont rien s’ils ne sont pas canalisés par des qualités humaines qui donnent aux autres l’envie de partager l’effort. D’une honnêteté intellectuelle parfaite, Il ne méprisait personne, ne souffrait pas des a priori qui perturbent les relations humaines avant même qu’elles ne soient initiées."
Bernard fût dans les premiers à participer aux actions d'ASF. Il participa plus particulièrement à la mise en place de notre premier avion en Ouganda (ref BI ASF N°1)