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Accompagnements de Réfugiés : Jean-Claude Gérin, responsable de la mission, répond à nos questions

20/06/2019

Depuis 2001 et à l’initiative de l’ONU, chaque 20 juin marque la Journée mondiale des réfugiés. Le but de cette journée : sensibiliser le grand public à la cause des réfugiés, dont le nombre croît d’année en année. À cette occasion, nous avons souhaité interroger Jean-Claude Gerin, responsable des Accompagnements de Réfugiés, sur cette mission, le rôle de nos bénévoles et le sort des réfugiés que nous accompagnons :

 

Pouvez-vous nous décrire une mission à laquelle vous avez contribué et sans laquelle des vies auraient été en danger ?

Jean-Claude : Les réfugiés que nous accompagnons ne sont plus à proprement parler « en danger ». Ils l’ont certes été réellement par le passé et c’est justement ce qui les a poussé à quitter leur maison et leur pays quand une guerre ou un conflit ethnique s’éternisait. Ils se réfugient alors dans un pays voisin où les autorités les regroupent dans des camps gérés par différentes ONG et par le Haut-Commissariat aux Réfugiés (UNHCR). Après des années d’attente, certains réfugiés sont officiellement admis et réinstallés dans un pays d’accueil. Nos bénévoles les accompagnent alors le temps d’un voyage aérien « vers une nouvelle vie ». Cette expression est bien faible pour décrire les changements culturels, climatiques et les déchirements familiaux qui attendent ces réfugiés. Mais au bout du compte il y a l’espoir de pouvoir vivre libre, de trouver un travail qui leur rendra leur fierté, et leur donnera une indépendance financière.  Il y a aussi pour certains, l’espoir de se retrouver. Combien de mères nous ont remerciés, des larmes plein les yeux parce que nous leur ramenions leurs enfants dont elles avaient été trop longtemps séparées.

Ces regroupements familiaux me font penser à une mission récemment accomplie par un de nos bénévoles qui avait en charge un jeune autiste de quinze ans qui allait d’Addis Abeba à Zurich. Une mission difficile car comment rassurer un adolescent somalien autiste quand on ne parle pas sa langue, quand on ne peut le serrer dans ses bras pour le protéger. Mission difficile assurément. Et à l’arrivée des moments d’intense émotion. D’abord la maman qui attendait avec angoisse de retrouver son fils après plusieurs années de séparation et, instant suprême, au moment où notre convoyeur a tendu la main à l’adolescent pour lui dire au revoir ce dernier l’a pris dans ses bras !  Quelle émotion partagée.

Accompagnements de Réfugiés : deux bénévoles témoignent en vidéo

© KANGUROO

 

Vous êtes-vous déjà trouvé dans une situation où il a fallu renoncer à une mission ? Si oui, pouvez-vous nous en parler ?

Les demandes d’accompagnements arrivent parfois de pays pour lesquels les demandes de visa sont longues et très difficiles à obtenir. Il nous est donc arrivé de ne pouvoir prendre en charge des réfugiés depuis la Syrie ou le Soudan par exemple. C’est toujours un déchirement ces renoncements.

 

Si vous deviez convaincre un donateur de soutenir Aviation Sans Frontières, que lui diriez-vous ?

Un de nos pères fondateurs disait « Nous ne soignons pas, nous ne guérissons pas mais nous sommes un acteur essentiel de la chaîne humanitaire internationale ». Nos bénévoles, issus majoritairement du monde de l’aéronautique, se mobilisent chaque jour pour acheminer partout dans le monde l’aide humanitaire, pour accompagner des personnes malades en urgence de soins et convoyer vers une nouvelle vie celles qui n’avaient plus d’espoir. Et l’espoir en l’occurrence c’est le soutien indéfectible de nos donateurs.

 

Ce témoignage vous a ému et vous souhaitez vous engager aux côtés de Jean-Claude pour accompagner des réfugiés ?
Conditions préalables : Bénéficier des facilités de transport accordés au personnel des compagnies aériennes (GP), disposer d'un passeport français (ou d'un pays européen), parler anglais et avoir moins de 70 ans.
Les missions durent en moyenne entre 3 et 5 jours.
Cliquez ici pour en savoir plus
Pour le contacter : jcgerin[a]asf-fr.org

 

photo : © Grégoire GOSSET